Se battre, se torturer, se moquer, s’insulter, se haïr, se disputer. C’est ce qu’on fait de mieux en ce moment. Il n’y a plus aucun moment de partage, de rire, de bonheur, de joie, de tristesse, de maladresse et tout ce qui fait la beauté de l’amour. Ce n’est que haine, et surtout une haine bien profonde, ancrée, qui se faufile dans les moindres recoins du corps et de l’esprit. Alors pourquoi y a-t-il toujours un « nous » ? Par habitude ? Par peur de l’inconnu ? Par peur d’être seuls ? Pourtant je suis plus seule avec lui que sans lui. On s’aimait tellement, on était tellement fusionnels. C’était peut-être trop. « De l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas ». Quel a été le pas déclencheur pour nous ? Je me le demande.
Ça vient petit à petit, ce malaise de l’autre. Ça ne nous surprend pas du jour au lendemain, non. On se rend compte, à un moment, que ce malaise est là. Et plus tard que ce malaise s’est transformé en haine. Quand je vois des personnes, qui ont 55 ans, mariés depuis vingt ans, ensemble depuis trente ans et qui ont toujours cette profonde affection, tendresse et surtout du respect l’un pour l’autre, ça me donne envie. Je me demande si un jour, je pourrais trouver cette personne, avec qui on ne peut jamais s’ennuyer, même après des années et des années.
J’aurais aimé que ce soit lui, mais il n’y a plus de retour en arrière. Une fois qu’on a perdu le respect l’un pour l’autre, c’est fini. Et ça devrait être fini depuis bien longtemps. Mais là c’est la fin. Et je ne pourrais pas en garder que des bons souvenirs. Tellement d’insultes et de mensonges. Pourquoi se déchirer comme ça ? A quel moment perdons-nous pied ? Si quelqu’un trouve la réponse…