Vendredi 12 juin 2009 à 20:56
" Il a fallu que je fasse toute la route depuis mon petit bled perdu au fin fond de la Floride jusqu'à la grisaille de Détroit pour trouver l'amour de ma vie. Même en gambergeant pendant un million d'années, il ne me serait jamais venu à l'idée d'associer l'amour avec la capitale de l'automobile. Et aujourd'hui encore, ce qui a suivi ressemble à un rêve lointain. Pourtant ce rêve était bien vrai. Et il a changé nos deux vies à tout jamais. Je demandais sans arrêt à Clarence pourquoi le monde s'écroulait autour de nous, pourquoi tout paraissait si merdique et il me répondait : "Parce que les choses se passent comme ça, mais n'oublie pas, ça peut aussi se passer dans l'autre sens." L'amour c'est pareil. Généralement ça se passe comme ça, mais quelques fois, ça peut aussi se passer dans l'autre sens. "
" Dans le chaos total de cette journée, tout ce que j'entendais c'était des coups de feu, tout ce que je sentais c'était cette odeur de mort. Je suis sidérée quand je revois tout ça, que mon esprit soit resté si clair, si juste. Il y avait quatre mots qui revenaient constamment dans ma tête : "Tu es si cool, tu es si cool, tu es si cool, ..." Quelques fois Clarence me demandait ce que j'aurais fait s'il était mort, si cette balle était rentrée cinq centimètres plus à gauche. Et chaque fois je souris, je fais comme si je ne voulais pas lui répondre, mais je lui réponds toujours. Je lui dit que j'aurais voulu mourir aussi, et puis que le chagrin et l'envie de mourir auraient pâli peu à peu comme les étoile à l'aube, et que tout serait à peu près comme aujourd'hui. Peut-être. Sauf que je n'aurais pas appelé notre fils Elvis... "
Alabama